道 德 經
DÀO DÉ JĪNG


CH01CH02CH03CH04CH05CH06CH07CH08CH09
CH10CH11CH12CH13CH14CH15CH16CH17CH18
CH19CH20CH21CH22CH23CH24CH25CH26CH27
CH28CH29CH30CH31CH32CH33CH34CH35CH36
CH37CH38CH39CH40CH41CH42CH43CH44CH45
CH46CH47CH48CH49CH50CH51CH52CH53CH54
CH55CH56CH57CH58CH59CH60CH61CH62CH63
CH64CH65CH66CH67CH68CH69CH70CH71CH72
CH73CH74CH75CH76CH77CH78CH79CH80CH81


daodejing.org/69.html

ctext.org/dictionary.pl?if=en&id=11660

tao-te-king.org/69.htm

daoisopen.com/downloads/CC69.pdf

daoisopen.com/downloads/About the Charts.pdf

laozirecited.com/#69

nouveautestament.github.io/DAODEJING/index.html

github.com/nouveautestament/DAODEJING



WB------退--------------
HSG------退--------------
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YDDJ----退----------


yòng bīng yǒu yán gǎn wéi zhǔér wéi gǎn jìn cùnér 退tuì chǐshì wèi xíng xíngrǎng rēng zhí bīnghuò qīng qīng sāng bǎo kàng bīng xiāng jiāāi zhě shèng
yòngutiliser employer, appliquer, exploiter  utiliser#P #W #C #Z
bīngsoldat troupes-#P #W #C #Z
yǒuavoir posséder, posséder exister#P #W #C #Z
yánparole mot parler, dire#P #W #C #Z
je mon, notre résister, empêcher#P #W #C #Z
ne-pas non préfixe négatif#P #W #C #Z
gǎnoser risquer audacieux, courageux#P #W #C #Z
wéifaire gérer, gouverner, agir  être#P #W #C #Z
zhǔmaître propriétaire en chef hôte; seigneur#P #W #C #Z
éret et puis et pourtant ; mais#P #W #C #Z
wéifaire gérer, gouverner, agir  être#P #W #C #Z
invité voyageur client#P #W #C #Z
ne-pas non préfixe négatif#P #W #C #Z
gǎnoser risquer audacieux, courageux#P #W #C #Z
jìnavancer progresser, entrer-#P #W #C #Z
cùnpouce petit, minuscule-#P #W #C #Z
éret et puis et pourtant ; mais#P #W #C #Z
退tuìreculer reculer, se retirer-#P #W #C #Z
chǐLes chinois mesurent env. 'pied'--#P #W #C #Z
shìen effet oui, c'est vrai  être; pronom démonstratif, ceci, cela#P #W #C #Z
wèidit appeler, nommer être appelé#P #W #C #Z
xíngaller marcher déménager, voyager; circuler#P #W #C #Z
sans négatif, non manque, absence, n'ai pas#P #W #C #Z
xíngaller marcher déménager, voyager; circuler#P #W #C #Z
rǎngsaisir prendre par la force repousser#P #W #C #Z
sans négatif, non manque, absence, n'ai pas#P #W #C #Z
bras branche, arme, manche, armes-#P #W #C #Z
rēnglancer lancer jeter, jeter#P #W #C #Z
sans négatif, non manque, absence, n'ai pas#P #W #C #Z
ennemi ennemi, rival résister#P #W #C #Z
zhítenir en main garder effectuer#P #W #C #Z
sans négatif, non manque, absence, n'ai pas#P #W #C #Z
bīngsoldat troupes-#P #W #C #Z
huòmalheur calamité, désastre-#P #W #C #Z
ne pas n'est pas, ne peut pas négatif#P #W #C #Z
grand grand, vaste, grand, haut-#P #W #C #Z
dans à, sur interjection hélas !#P #W #C #Z
qīnglumière facile, simple doux#P #W #C #Z
ennemi ennemi, rival résister#P #W #C #Z
qīnglumière facile, simple doux#P #W #C #Z
ennemi ennemi, rival résister#P #W #C #Z
combien? combien? quelques-uns, certains-#P #W #C #Z
sāngdeuil pleurer funérailles#P #W #C #Z
je mon, notre résister, empêcher#P #W #C #Z
bǎotrésor bijou précieux, rare#P #W #C #Z
ancien vieux raison-de, parce-que, car, en-effet; mourir#P #W #C #Z
kàngrésister s'opposer, défier, rejeter-#P #W #C #Z
bīngsoldat troupes-#P #W #C #Z
xiāngmutuel réciproque, l'un l'autre-#P #W #C #Z
jiāajouter augmenter, augmenter-#P #W #C #Z
āitriste triste, pitoyable pitié#P #W #C #Z
zhěce qui celui qui ceux qui#P #W #C #Z
shèngvictoire exceller, être meilleur que-#P #W #C #Z
particule d'action accomplie--#P #W #C #Z
STEPHEN MITCHELL TRADFR 1988 CHAPITRE 69

Les généraux ont un dicton :

« Plutôt que de faire le premier pas,

il vaut mieux attendre et voir.

Plutôt que d’avancer d’un pouce,

il vaut mieux reculer d’un mètre. »

C'est ce qu'on appelle

avancer sans avancer,

repousser sans utiliser les armes.

Il n’y a pas de plus grand malheur

que de sous-estimer son ennemi.

Sous-estimer son ennemi,

c’est penser qu’il est mauvais.

Ainsi, vous détruisez vos trois trésors

et devenez vous-même un ennemi.

Lorsque deux grandes forces s'opposent,

la victoire reviendra

à celle qui saura céder.

JULIEN STANISLAS 1842 CHAPITRE LXIX

Voici (1) ce que disait un ancien guerrier :

Je n’ose (2) donner le signal, j’aime mieux le recevoir.

Je n’ose avancer (3) d’un pouce, j’aime mieux reculer d’un pied.

C’est ce qui s’appelle n’avoir pas (4) de rang à suivre, de bras à étendre, d’ennemis à poursuivre, ni d’arme à saisir.

Il n’y a pas de plus grand malheur que de résister à la légère.

Résister à la légère, c’est presque perdre notre trésor (5).

Aussi, lorsque (6) deux armées combattent à armes égales, c’est l’homme le plus compatissant qui remporte la victoire.


NOTES.

(1) E pense avec plusieurs commentateurs que les mots yeou-p’ing 有兵 désignent « un écrivain appartenant à l’école appelée P’ing-kia 兵家, à l’école militaire », c’est-à-dire la classe des auteurs qui ont écrit sur l’art militaire, et qui ont été, pour la plupart,des guerriers célèbres.


(2) Littéralement : « Je n’ose être l’hôte qui reçoit (en anglais : host), mais je suis l’hôte qui est reçu (en anglais :guest) ». Dans la société (chinoise) le premier donne l’exemple de monter, de descendre,de se lever, de s’asseoir, etc. le second se conforme à son exemple et l’imite ponctuellement.

E : Ici le mot tchou (vulgo « maître de la maison, hôte qui reçoit ») désigne « celui qui commence l’attaque » ; le mot khe (vulgo « l’hôte qui est reçu ») « celui qui répond à l’attaque de son ennemi. »

Suivant Lin-hi-i, tout ce chapitre a un sens figuré. Il est destiné à montrer quelle doit être la conduite humble et réservée des hommes qui pratiquent le Tao.


(3) E : Il s’avance difficilement et se retire aisément, c’est-à-dire avec empressement. Il ne provoque point l’ennemi, seulement il répond à son attaque ; et, quoiqu’il réponde à son attaque, il ne désirepoint en venir aux mains avec lui. Il aime mieux fuir au loin pour éviter l’ennemi que de le chercher pour lutter corps à corps.


(4) C’est-à-dire être comme si l’on n’avait pas, etc. E : L’expression 無行 (prononcez : wou-hang) veut dire « ne pas avoir de rang à suivre. Le mot jing signifie « aller trouver » (adire).

Sou-tseu-yeou ; Celui qui va en avant, a l’intention de combattre ; celui qui se retire, ne songe pas à combattre. Si un homme songe à ne pas combattre, quoiqu’il marche parmi les soldats, il est comme s’il n’était pas dans les rangs ; quoiqu’il ait des bras, il est comme s’il n’en avait pas à étendre ; quoiqu’il ait une arme, il est comme s’il n’en avait pas à saisir ; quoiqu’il ait des ennemis devant lui, il est comme s’il n’en avait pas à poursuivre.

E : Lao-tseu veut dire que si un guerrier peut agir ainsi, quoiqu’il combatte, il sera comme s’il ne combattait pas ; mot à mot, en latin : « Si ille qui armis utitur, revera hoc modo (agere) possit, quamvis utatur armis, (erit) quasi non uteretur (armis).


(5) E : Le mot ngaï veut dire ici thse « affection (pour les hommes). » Le Saint, dit Sou-tseu-yeou, regarde l’affection (pour les hommes) comme un trésor. Si l’on combat à la légère, c’est qu’on aime à combattre. Aimer à combattre, c’est se plaire à tuer les hommes. Par là, nous perdons presque les sentiments d’affection, d’humanité que nous devrions conserver comme un trésor.


(6) H : L’expression hang-ping 抗兵 désigne « deux armées d’égale force, dont l’une ne l’emporte pas sur l’autre, de manière que la victoire reste indécise. »

E : J’éprouve un sentiment de compassion qui m’empêche de tuer les hommes. Dès que ce sentiment de compassion s’est manifesté, le ciel et les hommes me prêtent leur secours ; quand je voudrais ne pas vaincre, je ne pourrais faire autrement.


CONRADIN VON LAUER 1990 CHAPITRE 69

Un grand guerrier des temps anciens a dit :
Je ne porte pas le premier coup,
Je préfère attendre celui de l'ennemi.
Plutôt que d'avancer d'un pouce
Je préfère reculer d'un pas.
Ainsi on conquiert sans affronter.
Cela s'appelle progresser par l'immobilité,
repousser sans utiliser la force,
dominer l'adversaire sans l'attaquer
Etre armé
mais garder les mains nues
Etre armé
mais d'armes célestes.
Il n'y a pire désastre
que de sous-estimer son ennemi
Sous-estimer son ennemi,
c'est courrir à sa propre perte.
S'il faut engager la bataille,
les forces étant égales,
le vainqueur sera celui qui n'avait pas souhaité le combat.
Car son bras était armé d'armes invisibles.
Et son triomphe aura le plus grand éclat
s'il témoigne de sa victoire sur lui-même.


MA KOU 1984 CHAPITRE 69

Un stratège de l’antiquité dit :
Je n’ose jouer à l’hôte
Mais plutôt à l’invité.
Je n’ose avancer d’un pouce
Mais préfère plutôt reculer d’un pied.

C’est là ce que l’on appelle :
Progresser sans errer sur les chemins
Manier sans l’aide des bras
Entraver sans affronter
Prendre sans armes.

Pas de désastre plus grand
Que de sous-estimer l’adversaire.
Qui le méprise
Risque de perdre son trésor.
Si les armes s’affrontent
Le vainqueur
Sera celui qui se bat
D’un cœur triste.

ALBERT DE POUVOURVILLE 1999 CHAPITRE 69

Dans l'art militaire, il y a ce dicton : " J'évite de provoquer, j'attends le défi; je ne me permets pas d'avancer d'un pouce, mais je recule d'un pas ".
Cela s'appelle avancer sans bouger, repousser sans lever le bras, faire comme s'il n'y avait pas d'ennemi, prendre sans armes.
Il n'y a de pire malheur que de se faire un ennemi a la légère; c'est presque perdre notre trésor. C'est pourquoi, lorsque deux adversaires s'affrontent, il s'ajoute ceci : celui qui est compatissant remporte certainement la victoite.
LEON WIEGER 1913 CHAPITRE 69

Plutôt la défensive que l’offensive, plutôt reculer d’un pied qu’avancer d’un pouce, sont des principes courants dans l’art militaire. Céder vaut mieux que triompher. Prévenir par la diplomatie vaut mieux encore.
C’est là le sens de certaines formules abstruses de l’art militaire, comme : avancer sans marcher ; se défendre sans remuer les bras ; statu quo sans lutte ; conserver sans armes, et autres.
Il n’est pas de fléau pire qu’une guerre faite à la légère, (cherchée délibérément, poussée au-delà du nécessaire). Qui fait cela, expose ses biens à leur perte, et cause beaucoup de deuil.
Suite du chapitre précèdent.
OLIVIER NYSSEN 2022 CHAPITRE 69

Le soldat utile a un dicton:

Je n'ose pas faire le maître,

plutôt le visiteur.

Je n'ose pas avancer d'un pouce,

plutôt reculer d'un pied.

On dit justement qu'il marche sans voyager,

qu'il résiste sans (se servir de) bras,

qu'il projette un adversaire absent,

qu'il tient sans soldats.

Un adversaire léger n'est certainement pas un grand malheur,

un adversaire léger a quasiment anéanti mon avoir, par exemple.

Ainsi, en résistant, les soldats s'augmentent l'un l'autre en quelque sorte.

Une personne triste est probablement victorieuse.

JAN DUYVENDAK 1949 CHAPITRE 69

Un stratégiste de l’antiquité a dit :

— Je n’ose pas être l’hôte ; j’aime mieux être l’invité. Je n’ose pas

avancer d’un pouce ; j’aime mieux reculer d’un pied.

C’est là ce qu’on appelle : « Marcher sans qu’il y ait de marche, retrousser

les manches sans qu’il y ait de bras, dégainer sans qu’il y ait

d’épée, jouer des mains sans qu’il y ait d’adversaire. »

Il n’y a pas de plus grand malheur que de prendre son adversaire à

la légère. Si je prends mon adversaire à la légère, je risque de perdre

mes trésors. Car lorsque les armes opposées se croisent, c’est celui

qui cède qui gagne.

***

Pour « de l’antiquité », voir les notes sur le chapitre précédent.

L’hôte est celui qui prend l’initiative ; l’invité attend. Donc, en termes

militaires : l’un prend l’offensive, l’autre se tient sur la défensive. Cette

attitude passive est formulée d’une manière frappante au moyen de

termes militaires dans un sens négatif. Pour l’ordre des phrases dans

ce paragraphe (« marcher... » etc.), je suis le commentaire de Wang Pi.

Ce même commentaire donne l’impression que, dans la phrase suivante,

au lieu de k’ing ti (220) « prendre son adversaire à la légère »,

on devrait lire wou ti (221) « ne pas avoir d’adversaire ». Seulement,

avec un wou ti immédiatement précédent, on pourrait plus facilement

comprendre une corruption d’une leçon originale k’ing ti en

wou ti que l’inverse ; voir pour un cas analogue le chapitre XLI. Le

commentaire de Wang Pi explique qu’il ne faut pas, par la force, se

mettre dans la situation où l’on n’a plus d’adversaires, — sans doute

parce qu’alors on devient trop fort. Cela donne un bon sens ; mais,

d’autre part, la condamnation de la situation où il n’y a pas d’adversaire

contredit ce que l’auteur vient de dire de « jouer des mains sans

qu’il y ait d’adversaire ». Après quelque hésitation, j’accepte donc

k’ing ti du texte reçu, qui donne aussi un sens acceptable et s’accorde

avec l’aphorisme du chapitre LXIII : « Le Saint trouve tout difficile

». Ma traduction : « C’est celui qui cède » tient compte de la correction

de ngai (222) « regretter » en jang (223) « céder », correction

confirmée par plusieurs cas parallèles. L’image est empruntée à l’art

de l’escrime.

Pour les trésors, voir LXVII.