道 德 經
DÀO DÉ JĪNG


CH01CH02CH03CH04CH05CH06CH07CH08CH09
CH10CH11CH12CH13CH14CH15CH16CH17CH18
CH19CH20CH21CH22CH23CH24CH25CH26CH27
CH28CH29CH30CH31CH32CH33CH34CH35CH36
CH37CH38CH39CH40CH41CH42CH43CH44CH45
CH46CH47CH48CH49CH50CH51CH52CH53CH54
CH55CH56CH57CH58CH59CH60CH61CH62CH63
CH64CH65CH66CH67CH68CH69CH70CH71CH72
CH73CH74CH75CH76CH77CH78CH79CH80CH81


daodejing.org/31.html

ctext.org/dictionary.pl?if=en&id=11622

tao-te-king.org/31.htm

daoisopen.com/downloads/CC31.pdf

daoisopen.com/downloads/About the Charts.pdf

laozirecited.com/#31

nouveautestament.github.io/DAODEJING/index.html

github.com/nouveautestament/DAODEJING



WB------------------------------------------------------------------------------
HSG------------------------------------------------------------------------------
FY------------------------------------------
MWDA--<----<--------------------------<<<便------------------------
MWDB----------------------------------------------------------------
GD----------------------------------------------------------------------------------------------------------------------_
YDDJ------------------------------------------------------------------


jiā bīng zhě xiáng zhī huò è zhī yǒu dào zhě chǔjūn guì zuǒyòng bīng guì yòubīng zhě xiáng zhī fēi jūn zhī ér yòng zhītián dàn wéi shàngshèng ér měiér měi zhī zhěshì shā rén shā rén zhě zhì tiān xià shì shàng zuǒxiōng shì shàng yòupiān jiāng jūn zuǒshàng jiāng jūn yòuyán sāng chǔ zhīshā rén zhī zhòng āi bēi zhīzhàn shèng sāng chǔ zhī
homme adulte de sexe masculin, mari  ceci, celui#P #W #C #Z
jiābon de bon augure beau; délicieux#P #W #C #Z
bīngsoldat troupes-#P #W #C #Z
zhěce qui celui qui ceux qui#P #W #C #Z
ne-pas non préfixe négatif#P #W #C #Z
xiángbonne chance bon présage bonheur#P #W #C #Z
zhīde de provenant, ça aller à#P #W #C #Z
récipient récipient instrument#P #W #C #Z
chose substance, créature-#P #W #C #Z
huòou bien autrement  peut-être, peut-être#P #W #C #Z
èmal méchant, mauvais moche, immonde#P #W #C #Z
zhīde de provenant, ça aller à#P #W #C #Z
ancien vieux raison-de, parce-que, car, en-effet; mourir#P #W #C #Z
yǒuavoir posséder, posséder exister#P #W #C #Z
dàoVoie chemin, route, rue, conduite méthode, manière ; raconter#P #W #C #Z
zhěce qui celui qui ceux qui#P #W #C #Z
ne-pas non préfixe négatif#P #W #C #Z
chǔlieu place, département prendre place, résider, rester, habiter; traiter avec#P #W #C #Z
jūnsouverain monarque, dirigeant, chef, prince-#P #W #C #Z
fruit progéniture, enfant, fils graine de; 1ère branche terrestre#P #W #C #Z
vivre habiter, résider, s'asseoir-#P #W #C #Z
règle loi, réglementation  notes#P #W #C #Z
guìcher chérir coûteux, précieux#P #W #C #Z
zuǒgauche est peu orthodoxe, inapproprié#P #W #C #Z
yòngutiliser employer, appliquer, exploiter  utiliser#P #W #C #Z
bīngsoldat troupes-#P #W #C #Z
règle loi, réglementation  notes#P #W #C #Z
guìcher chérir coûteux, précieux#P #W #C #Z
yòudroite Ouest de droite#P #W #C #Z
bīngsoldat troupes-#P #W #C #Z
zhěce qui celui qui ceux qui#P #W #C #Z
ne-pas non préfixe négatif#P #W #C #Z
xiángbonne chance bon présage bonheur#P #W #C #Z
zhīde de provenant, ça aller à#P #W #C #Z
récipient récipient instrument#P #W #C #Z
fēiopposé négatif, non- opposer#P #W #C #Z
jūnsouverain monarque, dirigeant, chef, prince-#P #W #C #Z
fruit progéniture, enfant, fils graine de; 1ère branche terrestre#P #W #C #Z
zhīde de provenant, ça aller à#P #W #C #Z
récipient récipient instrument#P #W #C #Z
ne-pas non préfixe négatif#P #W #C #Z
obtenir obtenir, gagner, acquérir-#P #W #C #Z
déjà alors, après fini arrêt#P #W #C #Z
éret et puis et pourtant ; mais#P #W #C #Z
yòngutiliser employer, appliquer, exploiter  utiliser#P #W #C #Z
zhīde de provenant, ça aller à#P #W #C #Z
tiáncalme calme, tranquille, paisible-#P #W #C #Z
dànfaible aqueux fade, insipide#P #W #C #Z
wéifaire gérer, gouverner, agir  être#P #W #C #Z
shànghaut supérieur, le plus élevé monter, envoyer#P #W #C #Z
shèngvictoire exceller, être meilleur que-#P #W #C #Z
éret et puis et pourtant ; mais#P #W #C #Z
ne-pas non préfixe négatif#P #W #C #Z
měibeau joli plaisant#P #W #C #Z
éret et puis et pourtant ; mais#P #W #C #Z
měibeau joli plaisant#P #W #C #Z
zhīde de provenant, ça aller à#P #W #C #Z
zhěce qui celui qui ceux qui#P #W #C #Z
shìen effet oui, c'est vrai  être; pronom démonstratif, ceci, cela#P #W #C #Z
heureux heureux agréable; musique#P #W #C #Z
shātuer massacrer, assassiner blesser; éplucher, réduire, couper#P #W #C #Z
rénhumain personnes humanité, homme; quelqu'un d'autre ; tout le monde#P #W #C #Z
homme adulte de sexe masculin, mari  ceci, celui#P #W #C #Z
heureux heureux agréable; musique#P #W #C #Z
shātuer massacrer, assassiner blesser; éplucher, réduire, couper#P #W #C #Z
rénhumain personnes humanité, homme; quelqu'un d'autre ; tout le monde#P #W #C #Z
zhěce qui celui qui ceux qui#P #W #C #Z
règle loi, réglementation  notes#P #W #C #Z
ne-pas non préfixe négatif#P #W #C #Z
peut capable peut-être#P #W #C #Z
au moyen de par conséquent, donc  considérer comme; pour#P #W #C #Z
obtenir obtenir, gagner, acquérir-#P #W #C #Z
zhìbut volonté, détermination annales#P #W #C #Z
dans à, sur interjection hélas !#P #W #C #Z
tiānciel paradis dieu, céleste#P #W #C #Z
xiàdessous dessous, dessous vers le bas; inférieur; faire baisser#P #W #C #Z
particule d'action accomplie--#P #W #C #Z
chanceux propice, bon-#P #W #C #Z
shìaffaire faire, servir accident, incident#P #W #C #Z
shàngencore même assez, plutôt#P #W #C #Z
zuǒgauche est peu orthodoxe, inapproprié#P #W #C #Z
xiōngcoupable meurtre mauvais, triste#P #W #C #Z
shìaffaire faire, servir accident, incident#P #W #C #Z
shàngencore même assez, plutôt#P #W #C #Z
yòudroite Ouest de droite#P #W #C #Z
piānincliné d'un côté oblique-#P #W #C #Z
jiāngvolonté aller, futur général#P #W #C #Z
jūnarmée militaire soldats, troupes#P #W #C #Z
vivre habiter, résider, s'asseoir-#P #W #C #Z
zuǒgauche est peu orthodoxe, inapproprié#P #W #C #Z
shànghaut supérieur, le plus élevé monter, envoyer#P #W #C #Z
jiāngvolonté aller, futur général#P #W #C #Z
jūnarmée militaire soldats, troupes#P #W #C #Z
vivre habiter, résider, s'asseoir-#P #W #C #Z
yòudroite Ouest de droite#P #W #C #Z
yánparole mot parler, dire#P #W #C #Z
au moyen de par conséquent, donc  considérer comme; pour#P #W #C #Z
sāngdeuil pleurer funérailles#P #W #C #Z
coutume sociale mœurs courtoisie; rites#P #W #C #Z
chǔlieu place, département prendre place, résider, rester, habiter; traiter avec#P #W #C #Z
zhīde de provenant, ça aller à#P #W #C #Z
shātuer massacrer, assassiner blesser; éplucher, réduire, couper#P #W #C #Z
rénhumain personnes humanité, homme; quelqu'un d'autre ; tout le monde#P #W #C #Z
zhīde de provenant, ça aller à#P #W #C #Z
zhòngmultitude foule messes, public#P #W #C #Z
au moyen de par conséquent, donc  considérer comme; pour#P #W #C #Z
āitriste triste, pitoyable pitié#P #W #C #Z
bēichagrin chagrin désolé, triste#P #W #C #Z
pleurer sangloter, pleurer-#P #W #C #Z
zhīde de provenant, ça aller à#P #W #C #Z
zhànguerre combat, bataille-#P #W #C #Z
shèngvictoire exceller, être meilleur que-#P #W #C #Z
au moyen de par conséquent, donc  considérer comme; pour#P #W #C #Z
sāngdeuil pleurer funérailles#P #W #C #Z
coutume sociale mœurs courtoisie; rites#P #W #C #Z
chǔlieu place, département prendre place, résider, rester, habiter; traiter avec#P #W #C #Z
zhīde de provenant, ça aller à#P #W #C #Z
STEPHEN MITCHELL TRADFR 1988 CHAPITRE 31

Les armes sont les instruments de la violence ;

tous les hommes honnêtes les détestent.

Les armes sont les instruments de la peur ;

un homme honnête les évitera

sauf en cas de nécessité absolue

et, s'il y est contraint, ne les utilisera

qu'avec la plus grande retenue.

La paix est sa plus haute valeur.

Si la paix est brisée,

comment peut-il être satisfait ?

Ses ennemis ne sont pas des démons,

mais des êtres humains comme lui.

Il ne leur souhaite aucun mal personnel.

Il ne se réjouit pas non plus de la victoire.

Comment pourrait-il se réjouir de la victoire

et se réjouir du massacre des hommes ?

Il entre dans une bataille avec gravité,

tristesse et grande compassion,

comme s’il assistait à un enterrement.

JULIEN STANISLAS 1842 CHAPITRE XXXI

Les armes les plus excellentes (1) sont des instruments de malheur (2).

Tous les hommes (3) les détestent. C’est pourquoi celui qui possède le Tao ne s’y attache pas (4).

En temps de paix (5), le sage estime la gauche (6) ; celui qui fait la guerre estime la droite.

Les armes sont des instruments de malheur ; ce ne sont point les instruments du sage.

Il ne s’en sert que lorsqu’il ne peut s’en dispenser, et met au premier rang le calme et le repos (7).

S’il triomphe, il ne s’en réjouit pas (8). S’en réjouir,c’est aimer à tuer les hommes (9).

Celui qui aime à tuer les hommes ne peut réussir à régner sur l’empire (10).

Dans les événements heureux (11), on préfère la gauche ;dans les événements malheureux, on préfère la droite.

Le général en second occupe la gauche ; le général en chef occupe la droite.

Je veux dire qu’on le place suivant les rites funèbres.

Celui qui a tué une multitude d’hommes doit pleurer sur eux avec des larmes et des sanglots.

Celui qui a vaincu dans un combat, on le place suivant les rites funèbres (12).


NOTES.

(1) E : Sse-ma-wen-kong dit : Plus une arme est excellente (tranchante), plus elle blesse (ou tue) d’hommes.


(2) B : On les appelle ainsi parce qu’elles sont destinées à tuer les hommes.


(3) Le commentaire B explique le mot we (vulgo chose) par « homme. » Les hommes les détestent. Aucun commentaire n’a donné le sens de hoe (vulgo quelqu’un, peut-être). Dans la seconde phrase du chap. iv (liv. I), Ho-chang-kong l’explique par « constamment . »


(4) B : Il ne fait pas usage des armes.


(5) Ce sens est tiré de Liu-kie-fou qui explique kiu par les mots 'phing-kiu 丕居.


(6) E : Le mot tso « côté gauche » se rapporte au principe actif, yang  ; il est le symbole de la vie ; aussi (B), dans les événements heureux (par exemple, dans les mariages), on préfère la gauche. Le mot yeou « côté droit » se rapporte au principe inerte, in  ; il est le symbole de la mort ; aussi, dans les événements malheureux (par exemple, dans les funérailles), on préfère la droite.


(7) B : Les mots thien-tan 恬澹 signifient « le calme, le repos,le non-agir. » Comme il songe constamment au calme, au non-agir,il s’abstient de livrer bataille. Celui qui croit que le meilleur plan est de ne pas livrer bataille montre qu’il fait le plus grand cas de la vie des hommes.


(8) E : Les mots pou-meï 不美 signifient littéralement : « ne pas regarder comme beau, comme louable ; » c’est-à-dire, il n’approuve pas la victoire qu’il a remportée. E : Quoique les armes aient servi à remporter la victoire, elles ont tué nécessairement beaucoup d’hommes ; c’est pourquoi, au fond de son cœur, le sage ne se réjouit pas de sa victoire » (E, H). — Quelques commentateurs font rapporter le mot mei aux armes, et l’expliquent par : « il ne les estime pas (les armes). »


(9) E : Si quelqu’un se réjouit de sa victoire, c’est qu’il est dépouillé de tout sentiment de pitié et qu’il aime à tuer les hommes.


(10) E : Si un prince aime à tuer les hommes, le ciel l’abandonne à jamais et les peuples se révoltent contre lui. Jamais un tel homme n’est parvenu à régner longtemps sur l’empire.


(11) E : En cet endroit l’auteur revient sur la pensée exprimée plus haut : en temps de paix, le sage estime la gauche ; celui qui fait la guerre estime la droite. (Voyez plus haut, note 6.)

B : Le général en second est en réalité au-dessous du général en chef ; pourquoi le place-t-on à gauche (c’est-à-dire, à la place qui répond au principe actif yang et qui est le symbole de la vie) ?Pourquoi place-t-on le général en chef à droite ( c’est-à-dire à la place qui répond au principe inerte in et qui est le symbole de la mort) ? En voici la raison. L’emploi des armes est une cause de deuil. Si ce dernier remporte la victoire et qu’il ait tué un grand nombre d’hommes, on se conforme aux rites des funérailles et on le place à droite. Le général en second occupe la gauche, parce qu’il (A) n’a pas le droit de présider au carnage, ni même de tuer un ennemi de son autorité privée.

(12) A : Dans l’antiquité, quand un général avait remporté la victoire, il prenait le deuil. Il se mettait (dans le temple) à la place de celui qui préside aux rites funèbres, et, vêtu de vêtements unis,il pleurait et poussait des sanglots.


CONRADIN VON LAUER 1990 CHAPITRE 31

Les armes les plus belles
ne sont que des engins de mort.
L'humanité les a en horreur.
Celui qui suit la voie du Tao
en détourne ses regards.
L'homme de bien
se place à gauche
du maître de maison.
L'homme de guerre
s'installe à sa droite.
Les armes n'apportent que la mort.
Le bon souverain
en détourne le regard.
Il ne les prend
que s'il n'a pas d'autre choix.
Pour lui,
les trésors suprêmes sont le calme
et la paix.
La victoire ne le remplit pas de joie,
car se réjouir
serait se glorifier
d'avoir ordonné la mort.
Celui qui se glorifie
de la mort d'autres hommes
ruine sa destinée
et ne pourra pas gouverner.
Dans les jours heureux,
la place d'honneur
se trouve à gauche.
Dans les jours de malheur,
elle est à droite.
L'aide de camp
se place à gauche,
le chef de guerre
s'installe à droite.
Ainsi
la guerre se conduit
comme des funérailles.
Le chef triomphant
préside au festin de la victoire
comme s'il assistait
à l'office funèbre
de ceux qu'il a fait tuer.
Car ayant fait tuer beaucoup d'hommes,
Il doit maintenant en porter le deuil.


MA KOU 1984 CHAPITRE 31

Les armes sont les instruments d’un destin de malheur
Elles doivent être détestées
Celui qui suit la voie ne les emploie pas.

Pour un homme noble
La place d’honneur est à gauche
Mais se situe à droite,
Pour l’homme de guerre.

Les armes sont les instruments
D’un destin malheureux.
Elles ne sont pas les outils d’un homme noble
Sauf quand il ne peut agir autrement
Car il honore le calme et la paix.

Il ne trouve pas de gloire dans la victoire
Car s’en glorifier reviendrait à glorifier un crime.
Celui qui glorifie le crime d’autres hommes
Ne devrait jamais gouverner l’empire.

Les jours fastes la gauche est la place d’honneur.
Les jours de deuils la droite est la place d’honneur.
La place du lieutenant est à gauche
La place du général est à droite
Les rites de deuil sont par là même observés.

Il convient de pleurer le masscre des hommes
Avec tristesse et compassion.
Et lors d’une victoire au combat
Il convient de suivre les rites funéraires.

ALBERT DE POUVOURVILLE 1999 CHAPITRE 31

Les armes les plus belles sont des engins de malheur; tous les êtres les ont en horreur. Celui qui a le Tao ne s'y complaît pas
En temps de paix, la place d'honneur est à la gauche du prince sage; en temps de guerre, elle est à sa droite
Les armes sont des engins de malheur, ce ne sont pas les instruments du prince sage. Il ne peut en être dépourvu en vue d'une nécessité éventuelle; mais il place bien au dessus le calme et la Paix.
Une victoire n'est pas un bien; celui qui la considérerait comme un bien prendrait plaisir à tuer les hommes. Or, celui qui prend plaisir à tuer les hommes ne peut réussir à bien diriger l'Empire.
Dans les événements heureux, la première place est à gauche, dans les événements malheureux elle est à droite. La place du général en second est à la gauche du prince, celle du général en chef est toujours à sa droite, c'est à dire à la première place selon les rites funèbres, car celui qui fait tuer beaucoup d'hommes doit les pleurer.
Le général vainqueur se trouve ainsi placé comme s'il conduisait le deuil de ceux dont l a causé la mort
LEON WIEGER 1913 CHAPITRE 31

Les armes les mieux faites, sont des instruments néfastes, que tous les êtres ont en horreur. Aussi ceux qui se conforment au Principe, ne s’en servent pas.
En temps de paix, le prince met à sa gauche (la place d’honneur) le ministre civil qu’il honore ; mais même en temps de guerre, il met le commandant militaire à sa droite (pas la place d’honneur, même alors qu’il est dans l’exercice de ses fonctions).
Les armes sont des instruments néfastes, dont un prince sage ne se sert qu’à contre-cœur et par nécessité, préférant toujours la paix modeste à une victoire glorieuse.
Il ne convient pas qu’on estime qu’une victoire soit un bien. Celui qui le ferait, montrerait qu’il a un cœur d’assassin. Il ne conviendrait pas qu’un pareil homme règne sur l’empire.
De par les rits, on met à gauche les êtres fastes, et à droite les êtres néfastes. (Or quand l’empereur reçoit ensemble les deux généraux,) le général sup­pléant (qui n’agit qu’à défaut du titulaire et qui est par conséquent moins néfaste) est placé à gauche, tandis que le général commandant est mis à droite, c’est-à-dire à la première place selon les rits funè­bres, (la place du conducteur du deuil, du chef des pleureurs). Car à celui qui a tué beaucoup d’hom­mes, incombe de les pleurer, avec larmes et lamen­tations. La seule place qui convienne vraiment à un général vainqueur, c’est celle de pleureur en chef, (conduisant le deuil de ceux dont il a causé la mort).
Commentaires littéraux. Aucune controverse.
OLIVIER NYSSEN 2022 CHAPITRE 31

L'époux qui est seul est un soldat,

il n'est pas l'instrument de la chance.

Son être est peut-être mauvais,

ainsi il ne s'entend pas avec celui qui est sur la voie.

À gauche, le fils du monarque réside selon des règles coûteuses,

à droite, il utilise les soldats selon des règles coûteuses.

Le soldat n'est pas l'instrument de la chance,

le fils du monarque n'est pas son réceptacle.

Il cesse de ne pas l'obtenir, mais l'utilise,

le calme et l'indifférence font le supérieur.

Cette victoire n'est pas belle,

mais cette belle personne

s'amuse à tuer des hommes, en effet.

L'époux s'amuse à être un tueur,

il est probablement incapable des règles

qui introduisent la volonté sous le ciel.

À gauche, on estime les affaires chanceuses,

à droite, on estime les affaires féroces.

À gauche réside l'armée qui incline à défier,

à droite réside l'armée que le supérieur incite à l'action

par des paroles qui s'occupent des funérailles.

Nombreux sont ceux qui tuent

pour gérer leur peine et leur douleur.

La guerre, la victoire,

pour s'occuper de leurs funérailles.

JAN DUYVENDAK 1949 CHAPITRE 31

En effet, c’est précisément parce que les armes sont des

instruments de malheur, et qui répugnent sans doute aux

êtres, que celui qui possède la Voie ne s’en occupe pas.

L’homme noble, chez lui, considère la gauche comme

la place d’honneur ; mais quand il porte des armes, il

con¬sidère la droite comme la place d’honneur.

Les armes sont des instruments de malheur, et non pas

des instruments de l’homme noble. Il s’en sert contre son

gré, et met au premier rang le calme et le repos.

Même s’il est victorieux, il ne le trouve pas beau.

S’il le trouvait beau, il prendrait plaisir à faire mourir les

hommes.

Or, celui qui se plaît à faire mourir les hommes ne peut pas

réaliser sa volonté dans le monde.

Dans les circonstances fastes, on considère la gauche

comme la place d’honneur. Dans les circonstances néfastes,

on considère la droite comme la place d’honneur.

Le général en second occupe la gauche ; le général en chef

occupe la droite. Cela signifie qu’ils sont placés selon les

rites funèbres. Le carnage de masses humaines est pleuré

avec des lamentations ; après une victoire militaire, on est

placé selon les rites funèbres.

***

Dans ce chapitre le texte et le commentaire sont mélangés au point

qu’il est difficile de les séparer. Toutefois il est probable que, depuis

la répétition de la phrase : « Les armes sont des instruments de malheur

», jusqu’à la fin, tout est commentaire. Le plus ancien éditeur

du Tao tö king, Wang Pi (226 249), ne donne pas de notes sur ce chapitre,

ce qui laisse soupçonner que le commentaire échoué dans le

texte est de sa main. On a même cru que tout le chapitre n’est qu’un

commentaire du chapitre précédent.

Le texte traditionnel commence par fou kia ping (119), « En effet, de

belles armes... » ; mais la combinaison de ces trois mots est quelque

peu inattendue. Il est probable que kia (120) est une erreur de copiste

pour wei (72) qui lui ressemble beaucoup et qui, après jou, devient

une formule introductive : « En effet, précisément parce que...

», suivie, dans la proposition principale par « c’est pourquoi ». Bien

que cette correction soit tentante et que je l’aie adoptée, il faut reconnaître

qu’elle ne va pas sans objections. Jamais jou wei ne commence

un chapitre ; cette formule suit toujours un énoncé général qui est

élaboré. Il faut donc admettre que l’ordre des phrases a été différent ;

plusieurs reconstructions ont été essayées. Avant de donner celle de

Kao Heng, encore deux remarques.

La phrase : « Qui répugnent sans doute aux êtres..., celui qui possède

la Voie ne s’en occupe pas », bien qu’elle soit une répétition d’un paragraphe

de XXIV, ne peut pas être omise, si on adopte la correction

de kia en wei. Pour les idées sur la droite et la gauche, voir M. Granet,

La pensée chinoise, en particulier la page 369 .

Voici maintenant la reconstruction de Kao Heng :

« Les armes sont des instruments de malheur, et ne sont pas les instruments

de l’homme noble. Il s’en sert contre son gré, et met au premier

rang le calme et le repos. Même s’il est victorieux, il ne le trouve

pas beau. S’il le trouvait beau, il se plairait à faire mourir les hommes.

Or, celui qui se plaît à faire mourir les hommes ne peut pas réaliser

sa volonté dans le monde. En effet, c’est précisément parce que les

armes sont des instruments de malheur, et qui répugnent sans doute

aux êtres, que celui qui possède la Voie ne s’en occupe pas. L’homme

noble, chez lui, considère la gauche comme la place d’honneur ; mais

quand il porte des armes, il considère la droite comme la place d’honneur.

Dans les circonstances fastes, on considère la gauche comme

la place d’honneur. Dans les circonstances néfastes, on considère la

droite comme la place d’honneur. Le général en second occupe la

gauche ; le général en chef occupe la droite. Cela signifie qu’ils sont

placés selon les rites funèbres. Le carnage de masses humaines est

pleuré avec des lamentations ; après une victoire militaire, on est

placé selon les rites funèbres. »